Le test des couleurs de Stroop est couramment utilisé pour l'exploration de l'attention. Cette étude a pour but de savoir si la dyschromatopsie est une gène pour la réalisation de ce test, et quelles sont les répercussions attentionnelles du trouble de la vision des couleurs. Les potentiels évoqués cognitifs ont été enregistrés chez 19 sujets dyschromatopsiques lors de la réalisation d'un test de Stroop sur écran, et comparés à ceux provenant de 19 sujets contrôles. Les résultats ont montré que les temps de réactions des sujets dyschromatopsiques étaient augmentés, mais sans modification de l'interférence et de la facilitation. Les potentiels évoqués par les stimulations neutres présentaient des retards pour les ondes P2 et P3, et ceux évoqués par les stimulations comportant des mots, des retards pour les ondes N2b (N320) et P3. Le potentiel prémoteur a semblé modifié par la dyschromatopsie, alors que les négativités d'erreurs ou lors des essais corrects, étaient identiques à celles des sujets contrôles. La dyschromatopsie influence donc la passation du test de Stroop, à des niveaux que précisent les potentiels évoqués, mais sans conséquence majeure sur la fonction attentionnelle.