Les strabismes divergents intermittents (SDI) sont les plus fréquents des strabismes divergents. Ils seraient dus à des mécanismes passifs, par configuration anatomique des globes et des orbites, ou à des mécanismes actifs innervationnels, entraînant une divergence des axes visuels, compensée par la convergence (principalement fusionnelle). L’insuffisance intermittente de la compensation confère au strabisme son caractère intermittent. Les symptômes les plus fréquents en cas de SDI sont la fermeture d’un œil, l’asthénopie, la diplopie, mais ils sont souvent absents. La classification clinique des SDI (d’après Burian) repose sur la différence entre l’angle de loin et de près, mesuré à l'écran alterné, et comprend 4 types : l’excès de divergence (de loin), le pseudo-excès de divergence, la forme basique (angle de loin égal à celui de près) et l’insuffisance de convergence (angle de près supérieur à celui de loin). Une des principales difficultés de l’examen des SDI est de neutraliser la convergence fusionnelle afin de classer correctement le strabisme. Pour cela, on peut utiliser le test d’occlusion monoculaire, l’addition de près ou le test d’adaptation prismatique. Les SDI sont également caractérisés par la qualité du contrôle de la déviation par le patient, élément essentiel à prendre en compte pour décider d’un traitement. Les outils de mesure de ce contrôle sont apparus récemment et ne sont pas d’utilisation courante. L’évolution spontanée des SDI est mal connue. Les traitements reposent surtout sur la correction optique, la rééducation orthoptique et la chirurgie, mais les indications en sont mal codifiées, de même que les critères d’évaluation de leurs résultats. Si une chirurgie est décidée, elle vise à traiter l’angle maximal mesuré de loin ; les résultats angulaires de la chirurgie, à moyen et long termes, sont souvent décevants, même si elle améliore probablement le plus souvent le contrôle du SDI.