L’appareil unguéal, communément appelé « ongle », est en réalité un véritable appareil anatomique tout à fait singulier. Sa physiologie, encore assez mal connue, et sa physiopathologie sont totalement indépendantes du doigt. Privilège de l’homme et de quelques primates supérieurs, il permet non seulement l’adaptation à des gestes de haute précision mais qui plus est son rôle esthétique a pris une importance considérable au fil de l’évolution, si importante que toute lésion séquellaire est généralement mal vécue par de nombreux patients. Les traumatismes unguéaux sont extrêmement fréquents ; ils représentent environ 8 % de l’ensemble des urgences de la main. Les lésions sont le plus souvent bénignes mais dès lors que la prise en charge initiale est inadaptée ou insuffisante, on peut voir apparaître des séquelles esthétiques et fonctionnelles, parfois très invalidantes et dont le traitement secondaire de « rattrapage » ne peut être qu’aléatoire. Sont détaillés ici les principes de prise en charge des lésions unguéales, des plus simples, comme les hématomes sous-unguéaux, aux pertes de substances complexes de la matrice. Cette prise en charge repose avant tout sur une connaissance de l’anatomie et de la physiologie de l’appareil unguéal.