Tolérance clinique d'un nouvel antidépresseur, le milnacipran.
Auteurs : Regina W1, Vandel P, Vandel S, Sechter D, Bizouard PDans ce travail, les auteurs étudient la tolérance clinique du milnacipran, nouvel antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA), dans des conditions usuelles de prescription en milieu hospitalier. Vingt-huit patients déprimés hospitalisés traités par milnacipran [100 à 200 mg/j ; durée moyenne 33 jours (3 à 107 jours)], avec des associations médicamenteuses libres, ont participé à l'étude. Certains effets indésirables furent recherchés systématiquement, d'autres relevés après signalement par le patient. La tolérance est globalement bonne. Du point de vue cardiovasculaire, six cas de chute tensionnelle sont observés, mais dans chaque cas cet effet est concomitant à l'adjonction de neuroleptiques phénothiaziniques seuls (cinq cas), ou associés à du valpromide (un cas). Par ailleurs, une tendance à une augmentation de la fréquence cardiaque apparaît chez cinq patients pour lesquels ce paramètre a été relevé avant et pendant le traitement par milnacipran. Chez cinq autres patients, dont la fréquence cardiaque a été notée pendant et après le traitement par milnacipran, ce paramètre diminue à l'arrêt de cet antidépresseur. Parmi les effets indésirables signalés spontanément par les patients, on note un cas de dyspnée, palpitations, pollakiurie et un cas de céphalées, nausées, dysurie. Dans ces deux cas, la tolérance clinique est jugée insatisfaisante et entraîne l'arrêt du traitement par milnacipran. Il n'est pas certain cependant que le milnacipran soit seul en cause dans ces problèmes de mauvaise tolérance. La survenue de nausées isolées est rare (n = 1) mais nécessite un traitement par métopimazine. Le passage direct du traitement de première intention au traitement par milnacipran (15 cas) ne s'accompagne pas d'effets indésirables, même lorsque le milnacipran remplace un inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) (certains étant susceptibles de créer une interaction pharmacocinétique avant élimination complète). Dans ce groupe de patients recevant une comédication usuelle, la tolérance du milnacipran est de bonne qualité.