Utérus cicatriciel: la révision systématique de la cicatrice de césarienne après accouchement par voie vaginale est-elle toujours utile?
Auteurs : Perrotin F1, Marret H, Fignon A, Body G, Lansac JObjectif de l'étude. Préciser l'intérêt et les risques en rapport avec la réalisation d'une révision manuelle systématique de la cicatrice utérine de césarienne antérieure après accouchement par voie vaginale. Matériel et méthode. Étude rétrospective sur une période de 10 ans, d'une politique de pratique systématique de la révision de cicatrice dans les 2 maternités de notre département de Gynécologie-Obstétrique. Puis, étude prospective comparative sur 30 mois, de 2 attitudes différentes vis-à-vis de la réalisation de ce geste (révision systématique / révision sur signe d'appel) dans chacun des 2 établissements, Résultats. L'étude rétrospective a permis de répertorier 3 ruptures utérines (0,43 % des utérus cicatriciels) et 14 déhiscences (2 %) au cours des 10 années. Toutes les ruptures utérines étaient suffisamment symptomatiques pour que le diagnostic soit porté avant même la révision. Aucune des déhiscences n'a nécessité de traitement chirurgical. Des patientes porteuses de déhiscence ont accouché par voie vaginale lors d'une nouvelle grossesse sans qu'une anomalie du segment inférieur ne soit alors notée. L'étude prospective comparative a mis en évidence une plus grande fréquence de survenue d'un épisode fébrile (18,9 % vs 9,9 % ; p < 0,05) et de prescription d'antibiotiques (22,8 % vs 12,7 %; p < 0,05) au cours du post partum dans le groupe révision systématique par rapport aux patientes n'ayant pas bénéficié de ce geste. Conclusion. La révision de cicatrice utérine nous paraît devoir être réservée aux seules patientes présentant des signes d'appel (douleur sus-pubienne persistante, rétention placentaire, saignement en cours de travail ou de la délivrance) ou des facteurs de risque de rupture (travail long, efforts expulsifs prolongés, extraction instrumentale).