Bilan de dix années de transplantation cardiaque (1987-1997).
Auteurs : Tatou E1, Charve P, Jazayeri S, Fenot P, Eicher JC, Louis P, Wolf JE, Girard C, Wilkening M, Gomez MC, Obadia JF, Brenot R, David MOBJECTIFS : Le but était d'analyser l'expérience de 10 années de transplantations cardiaques au centre hospitalo-universitaire de Dijon et déterminer les paramètres qui conditionnent les résultats observés à moyen et à long terme. MÉTHODES : Cent trente six greffes cardiaques ont été pratiquées en 10 ans chez 118 hommes et 18 femmes âgées en moyenne de 51-87 ans. L'indication était retenue sur la fraction d'éjection (≤ 20 %), les résistances artériolaires pulmonaires (< 6 unités wood) et la consommation de l'oxygène au pic de l'effort « VO2 max » (< 14 l/kg/mn). La transplantation a été réalisée selon la technique de Shumway ou celle dite anatomique. La trithérapie immunosuppressive à base de corticoïdes, azathioprine et ciclosporine a été appliquée. Le suivi post transplantation a été assuré par la même équipe selon un protocole de consultation systématique à la demande du médecin, du cardiologue ou du malade, avec la réalisation d'un bilan systématique, puis orienté en fonction du tableau clinique (ionogramme, numération formule sanguine, ciclosporinémie, bilan infectieux, échocardiographie, biopsie endomyocardique, coronarographie). RÉSULTATS: Cinq patients (3,6%) sont décédés sur la liste d'attente; 38 (28,1%) ont été transplantés en super urgence dont 8 (5,9 %) après assistance circulatoire. La mortalité hospitalière a été de 11,7 % et la mortalité tardive de 16,1 %. La survie actuarielle a été de: 78 % à 1 an, 71 % à 5 ans, et 69 % à 10 ans. Parmi les survivants, 94 % sont sous bithé rapie ou trithérapie voire quadrithérapie antihypertensive. La adosporine a été diminué alors que la créatininémie augmentait au cours du temps. Les rejets étaient mineurs: 86,57 % des biopsies étaient au stade 1 et 4,45 % stade 2. Le monitorage de l'infection à cytomégalovirus a identifié 7,55 % des prélèvements positifs qui ont été traités. L'incidenœ de la coronaropathie du greffé était de 3,4 % à 1 an, 6,5 % à 2 ans, et 7,9 % à 3 ans. CONCLUSION: La structure d'un suivi de proximité par une équipe restreinte, identique et rompue à l'approche du greffé cardiaque est à nos yeux le facteur essentiel de la qualité des résultats enregistrés dans cette série.