Mortalité chez des patients schizophrènes. Trois ans de suivi d'une cohorte.
Auteurs : Casadebaig F1, Philippe ABien que la schizophrénie ne soit pas en elle-même une maladie létale, la sur-représentation de la mortalité chez ces patients est attestée depuis longtemps. En France, aucun enregistrement ne permet actuellement de connaître leur niveau de mortalité et leur cause de décès. C'est la raison pour laquelle, en 1993, a été constituée une cohorte de 3 500 patients schizophrènes (CIM- 10 F20) âgés de 18-65 ans, en soins en secteur de psychiatrie générale. Un questionnaire, au moment de l'inclusion du patient dans la cohorte, a fait le point sur la pathologie somatique éventuelle, l'accès aux soins somatiques, la médication psychotrope reçue et un certain nombre de facteurs de risque comme la consommation de tabac, d'alcool, de drogue ou le comportement suicidaire. L'observation de la cohorte et l'enregistrement des décès se poursuit. Trois années de suivi sont maintenant analysées. Elles montrent une surmortalité persistante, environ 4,5 fois la mortalité observée en population générale. Près de la moitié des décès sont des suicides et le risque pour les patients schizophrènes est 20 fois celui de la population générale et concerne surtout les hommes et les jeunes. La mortalité par cause naturelle est 2,5 fois plus élevée qu'en population générale. L'épilepsie, le Sida, les fausse-routes, les maladies respiratoires sont sur-représentées ainsi que le cancer, mais le nombre de décès est encore insuffisant pour conclure.