Quel que soit l'historique anecdotique des balbutiements méthodologiques se combinant pour conduire à l'aboutissement actuel, il faut reconnaître que la stéréotaxie et son concept reposent essentiellement sur la notion de topographie fonctionnelle. L' évolution de cette notion a été continue, depuis la constatation par Hippocrate du caractère controlatéral de l'hémiplégie par rapport à une lésion traumatique de l'encéphale, jusqu'à l'exemple caractéristique de la cartographie des aires du langage, rendu exemplaire par la découverte de Broca (Broca, 1861). La vie d'une méthode dépend avant tout du besoin que l'on en a. Quand, dans l'évolution de la connaissance des mouvements, intervient un élément « outsider », notamment pharmacologique, qui a apporté, au moins pendant un temps, une solution plus élégante, plus habile, plus maniable et moins agressive, telle que la L-Dopa, on a vu subitement le besoin cesser et la méthode prit le chemin des étagères de l'oubli, c'est-à-dire de l'histoire. La constatation au même moment que certaines pathologies, notamment tumorales, ne sont pas forcément prises en charge de façon effective par la chirurgie et qu'il suffit souvent d'en connaître la nature pour appliquer le meilleur traitement, notamment radiothérapique, a conduit, et c'est tout le mérite de l'école parisienne de Jean Talairach, à l'application de la méthode à un tout autre objectif, qui est celui de la biopsie stéréotaxique. Quand, au contraire, on a constaté que certaines formes cliniques d'une pathologie échappaient au traitement médical ou en subissaient les complications et les effets secondaires, une démarche efficace consista à reprendre des techniques anciennes en essayant de les expurger de leur défauts, notamment de leurs complications, pour en faire des techniques inoffensives. C'est ainsi que la découverte des effets inhibiteurs de la stimulation à haute fréquence a redonné aussi un regain d'intérêt et donc un renouveau dans la vie de la stéréotaxie.