Actuellement, les états de stress aigu et les symptômes de dissociation péritraumatique (obscurcissement de la conscience, dépersonnalisation, déréalisation, comportements moteurs automatiques, flash-backs avec illusions ou hallucinations, etc.), dans les suites immédiates d'une exposition à un « événement hors du commun », sont identifiés comme facteurs de risque pour le développement ultérieur d'un état de stress post-traumatique avéré. Les évaluations rétrospectives et les récentes études prospectives confirment ces données. Ainsi les troubles dissociatifs aigus péritraumatiques doivent être dépistés et évalués objectivement dans les suites de traumatismes. Mais les victimes traumatisées peuvent présenter d'autres types de réactions traumatiques aiguës: paniques paroxystiques, symptômes aigus de dépression, crises émotionnelles et conversives et réactions psychotiques. Les psychoses réactionnelles brèves représentent un des diagnostics différentiels majeurs avec les états de dissociation traumatique. Il est toutefois difficile, dans l'urgence d'une rencontre traumatique, de différencier les spectres purement dissociatif ou psychotique. Ainsi la nécessité d'anamnèses et d'observations objectives et systématiques est indiquée, dans les suites d'expositions traumatiques, pour dépister l'émergence d'une pathologie mentale chronique et invalidante.