Mastite granulomateuse idiopathique. Revue de la littérature illustrée par 4 observations.
Auteurs : Ayeva-Derman M1, Perrotin F, Lefrancq T, Roy F, Lansac J, Body GIntroduction. Entité nosologique définie en 1972 par Kessler et Wollock, la mastite granulomateuse idiopathique (MGI) demeure une pathologie peu connue malgré les 120 cas rapportés dans la littérature internationale. Matériel et méthode. Quatre observations de MGI sont présentées dans ce travail afin d'illustrer les principales variantes cliniques. Les données de la littérature sont utilisées afin d'en discuter les particularités diagnostiques et thérapeutiques. Discussion. Le diagnostic de mastite granulomateuse repose sur des constatations histologiques de lésions inflammatoires lobulocentriques, organisées sous la forme de nodules giganto-épithélio-cellulaires sans nécrose caséeuse. La présentation clinique est habituellement celle d'un nodule du sein inflammatoire, mal limité, si bien que dans plus de 50 % des cas la confusion est possible avec un cancer du sein inflammatoire. L'imagerie et la cytologie sont souvent mises en défaut et ne permettent pas d'établir un diagnostic de certitude. La négativité du bilan étiologique de cette lésion inflammatoire permet d'affirmer le caractère idiopathique de la mastite granulomateuse. L'utilisation des anti-inflammatoires non stéroidiens, des corticoïdes, ou de la colchicine peut permettre d'obtenir une rémission qui, lorsqu'elle est partielle, autorise une chirurgie moins délabrante. Conclusion. La variabilité clinique de la MGI explique la diversité des traitements proposés. Une classification basée sur la sévérité et l'évolutivité des lésions pourait permettre, à l'avenir, une approche thérapeutique plus pragmatique.