Facteurs architecturaux cranio-faciaux prédisposant à la classe II squelettique isolés par l'analyse architecturale de Jean Delaire.
Auteurs : Paranque AR1Dans toute discipline médicale, le traitement doit être symptomatique et étiologique. Dans le cadre des dysmorphoses maxillo-mandibulaires, la prise en charge thérapeutique et le pronostic de réussite doivent prendre en compte les anomalies « constitutionnelles », morphologiques, et leurs corollaires « fonctionnels », dont le diagnostic précis est aidé par l'analyse architecturale de J. Delaire. L'auteur en souligne l'intérêt à travers l'exemple des classes II squelettiques. Les facteurs architecturaux crâniens de classe II constituent un « passif », parfois difficile à compenser intégralement. Les excès de hauteur du maxillaire et la dolichoprémaxillie sont fondamentalement de nature « constitutionnelle » (prédéterminée), donc non modifiables par la thérapeutique. En revanche la bascule en avant du maxillaire est d'origine « fonctionnelle » (poussée de la langue, du pouce sucé, insuffisance de contrôle des muscles labiaux hypotoniques, etc.). Elle est donc accessible aux traitements orthopédiques, d'autant plus actifs qu'ils sont plus précoces. La bascule postérieure du ramus, la brachycorpie, et l'ouverture de l'angle mandibulaire sont, eux aussi, de nature fonctionnelle, donc modifiables par la thérapeutique orthopédique précoce. Il en est habituellement de même des discrètes réductions de longueur du ramus. En revanche, les importantes brachyramies sont fondamentalement de nature constitutionnelle, voire pathologique (donc, en majeure partie, inaccessibles au traitement orthopédique). Selon les constatations faites lors du bilan « architectural » initial, on devra donc utiliser des moyens thérapeutiques et porter des pronostics de réussite bien différents.