Perforation utérine après avortement provoqué.
Auteurs : Cisse CT1, Faye EO, Cisse ML, Kouedou D, Diadhiou FL'objectif de ce travail est de montrer les difficultés liées à la prise en charge des péritonites compliquant les avortements provoqués clandestins dans un contexte de pays en développement. Entre le 1e janvier 1997 et le 31 décembre 1998, 4 cas de péritonite par perforation utérine ont été enregistrés parmi une série continue de 101 avortements provoqués clandestins compliqués traités au niveau de la Clinique Gynécologique et Obstétricale du Centre Hospitalier Universitaire de Dakar, Sénégal. Les manoeuvres endoutérines avaient été effectuées avec des objets traumatisants (sondes métalliques, bout de bois) par un avorteur généralement inexpérimenté, moyennant la somme de 5 000 à 30 000 F CFA. Le délai moyen de consultation a été de 7 jours. Les patientes ont été reçues dans un contexte d'altération de l'état général, avec une symptomatologie péritonéale peu marquée. Dans 3 cas sur 4, le siège de la perforation utérine était isthmique (antérieur, postérieur et latéral). L'existence de lésions nécrotiques étendues a imposé la réalisation d'une hystérectomie. Dans 3 cas, les suites opératoires ont été compliquées, une fois d'une suppuration pariétale, une fois d'une péritonite secondaire ayant nécessité une réintervention et une fois d'un infarctus iléomésentérique responsable d'un décès maternel. La prévention doit être surtout une prophylaxie sociale pour réduire le nombre de grossesses non désirées par le biais de l'éducation sanitaire et d'une meilleure accessibilité aux méthodes contraceptives.