Influence de l’hémolyse sur le dosage et l’électrophorèse des protéines sériques
Auteurs : Benlakehal M1, Le Bricon T, Feugeas JP, Bousquet BL'hémolyse est une source d'erreur fréquente (10 % des prélèvements environ sont hémolysés) pour la mesure d'un grand nombre de paramètres biochimiques sanguins, tels que le potassium, la bilirubine totale ou certaines enzymes (LDH et ASAT en particulier) [1, 2]. L'erreur due à l'hémolyse dépend des concentrations sanguines et intra-érythrocytaires du paramètre à doser (erreur par libération) et/ou de la méthode analytique de dosage (erreur par interférence), notamment pour les méthodes colorimétriques [3]. L'hémolyse entraîne une majoration des protéines totales par libération d'hémoglobine dans le sérum. En revanche, l'interférence analytique de l'hémoglobine sur le dosage des protéines totales et l'influence de l'hémolyse sur le profil électrophorétique sérique sont mal connues [2, 3]. Le dosage des protéines totales est réalisé aujourd'hui sur les appareils multiparamétriques de biochimie par la réaction du Biuret [4]. L'utilisation d'un blanc sérum ou d'une lecture en 2 points permet, sur certains automates, de s'affranchir de l'interférence spectrale de l'hémoglobine [2]. En revanche, une interférence analytique positive est signalée par le fabricant Johnson et Johnson pour la méthodologie plus récente de chimie sèche mise en oeuvre sur les appareils Vitros® (Ortho-Clinical Diagnostics) [5]. Nous avons évalué l'influence de l'hémolyse sur le dosage des protéines totales mesurées sur les deux appareils utilisés dans notre laboratoire, un automate de grande série Hitachi 747® (Roche) et un appareil de plus petite série utilisé essentiellement en urgence, le Vitros 250®. Les conséquences en termes de fiabilité des résultats, d'interchangeabilité des techniques pour le suivi du patient, d'interprétation des électrophorèses des protéines sériques et d'organisation générale du laboratoire sont discutées.