Fracture comminutive du calcanéum chez le polytraumatisé. Analyse de 31 cas.
Auteurs : Castel E1, Benazet J, Trabelsi R, Laporte C, Samaha C, Saillant GNous avons revu rétrospectivement un groupe de 23 patients polyfracturés ou polytraumatisés par défenestration volontaire présentant 31 fractures comminutives du calcanéum, dont 16 étaient ouvertes. Ces fractures étaient associées à un traumatisme du rachis (17 cas), des atteintes des membres inférieurs (16 cas) et du bassin (12 cas). Les lésions associées du pied les plus fréquentes étaient les fractures du talus (9 cas) et les luxations de Chopart (10 cas). L'évaluation a été faite en utilisant le score Maryland Foot, une étude radiographique et des empreintes plantaires. Au recul moyen de 35 mois, le score moyen Maryland Foot était de 62,7 et plus de la moitié des patients avait un pied indolore. Il existait une ankylose de la sous astragalienne dans 23/29 cas. Les complications étaient fréquentes dans les fractures ouvertes avec 8 infections dont 2 ont entraîné une amputation. Après analyse de notre série, nous proposons un algorithme de prise en charge : Pour les fractures fermées, il est préférable de respecter un délai d'une semaine pour faire diminuer l'œdème, avant de réaliser une ostéosynthèse. Nous préconisons une réduction ostéosynthèse par une plaque en Y. La comminution de la surface thalamique entraîne le plus souvent une arthrodèse spontanée en bonne position après ostéosynthèse. Il faut réséquer l'écaille plantaire si elle existe. Pour les fractures ouvertes la prévention du risque infectieux est prioritaire. Le traitement associe un parage et une stabilisation du pied par un moyen de contention externe et une antibiothérapie parentérale. La stabilisation a pour objectif d'améliorer la vascularisation, cependant elle peut permettre de désengrener la fracture afin de préparer une arthrodèse ultérieure. Le positionnement du fixateur externe sur le bord médial permet de laisser libre l'abord latéral du calcanéum.