La laparotomie écourtée.
Auteurs : Arvieux C1, Létoublon CChez un traumatisé présentant une hémorragie intra-abdominale importante, la décision de réaliser une laparotomie écourtée est fondée sur la connaissance par le chirurgien des risques de coagulopathie que court le patient. Chez le blessé, les antécédents, l'existence de lésions associées, la gravité de l'hémorragie (volume transfusé) et du choc, l'existence d'une hypothermie et d'une acidose sont les principaux critères de décision. Cette approche impose un consensus entre l'anesthésiste-réanimateur et le chirurgien. Sur le plan technique l'intervention doit se limiter à faire l'hémostase la meilleure, le plus rapidement possible pour diminuer le débit des transfusions, éviter les déperditions thermiques péritonéales et permettre au plus tôt la réanimation en milieu spécialisé. Cette hémostase est souvent réalisée par la mise en place de champs ou de compresses (tamponnement, en particulier hépatique et rétropéritonéal) et par clampage ou ligature des vaisseaux en cause. Les atteintes digestives et de l'arbre urinaire sont également traitées par des procédés rapides provisoires : suture simple, ligature, utilisation de pinces mécaniques ou drainage. La fermeture de la paroi doit se faire sans tension pour éviter le syndrome du compartiment abdominal, en utilisant au besoin des prothèses. La décision de nouvelle laparotomie est délicate dans les premières heures. En revanche, les indications de réintervention exploratrice ou de réparation programmées peuvent être larges dans les jours qui suivent.