Ce travail a comparé prospectivement la valeur de l'écho-dobutamine et de la scintigraphie myocardique à l'effort dans le dépistage de la resténose à 6 mois d'une angioplastie de l'interventriculaire antérieure. Quarante et un patients, âgés de 58 ± 10 ans, hospitalisés pour Infarctus myocardique (n = 22) ou angor instable (n = 19), monotronculaires, ont été traités par une angioplastie d'une lésion de l'interventriculaire antérieure, après évaluation initiale de la fraction d'éjection ventriculaire gauche par échocardiographie. A 6 mois, la fonction ventriculaire gauche a été réévaluée par échocardiographie, écho-dobutamine et une scintigraphie myocardique d'effort (thallium 201) ont été réalisées sans traitement. La coronarographie a été simultanément effectuée et a révélé 8 resténoses (19,5 %). Dans la population globale, l'écho-dobutamine et la scintigraphie ont respectivement une sensibilité de 37,5 et 75 % et une spécificité de 97 et 70 % (p < 0,02). Neuf patients ont une fraction d'éjection ventriculaire gauche altérée inchangée par rapport à la mesure initiale, sans viabilité dans le territoire de l'interventriculaire antérieure à faible dose de dobutamine (groupe 1): 32 patients ont une fraction d'éjection améliorée ou normale, avec viabilité présente (groupe 2). Dans le groupe 1, aucune resténose n'a été dépistée par l'écho-dobutamine mais 3 sur 4 l'ont été par la scintigraphie. Dans le groupe 2, la sensibilité des 2 techniques est équivalente mais l'écho-dobutamine est plus spécifique que la scintigraphie (96 versus 75 %; p = 0,03). En conclusion, l'écho-dobutamine paraît indiquée dans le dépistage de la resténose de l'interventriculaire antérieure, en cas de viabilité dans son territoire. En son absence, la scintigraphie semble préférable.