Imagerie de la hanche douloureuse chronique de l'adulte.
Auteurs : Chevrot A1, Drapé J, Godefroy D, Dupont ALa principale pathologie de la hanche est la coxarthrose: Les moyens d'imagerie sont exposés : - en fonction de leur valeur spécifique : radiographies sans préparation (mesures des angles caractéristiques), arthrographie, scanner, arthro-scanner, I.R.M., scintigraphie osseuse, ultrasons ; - en fonction de la présentation clinique : syndrome mécanique ou syndrome inflammatoire. ○ La coxarthrose se présente selon deux formes: - la forme primitive idiopathique souvent bilatérale: pincement polaire localisé de l'interligne, ostéophytes périchondraux, sclérose sous-chondrale et formations kystiques. Les destructions progressent lentement en 10 à 15 ans entraînant l'impotence. Le meilleur traitement s'avère la prothèse totale. Une forme rapide s'intitule coxarthrose destructrice rapide (Maladie de Postel). - les coxarthroses secondaires surviennent en cas de vice architectural, de maladie chondrale primitive, ou de déséquilibre entre la taille de la tête fémorale et le cotyle, (séquelles de nécroses avasculaires, maladie de Paget). La chondrocalcinose de la hanche atteint les femmes âgées et conduit à l'arthrose. ○ L'ostéonécrose aseptique atteint l'adulte jeune. Les formes bilatérales sont fréquentes (50 %). L'I.R.M. est très sensible au début. La zone de nécrose apparaît selon une modification hétérogène du signal de la tête fémorale, entourée d'une ligne de bas signal en T1 et en T2 très caractéristique. L'I.R.M. montre également: épanchements intra-articulaires, oedème de l'os sous-chondral. La scintigraphie montre une fixation de l'isotope, caractéristique mais non spécifique. Le scanner s'utilise pour le bilan des destructions plus avancées. ○ L'algodystrophie présente une évolution cyclique durant 3 à 9 mois avec restitution ad integrum. L'I.R.M. démontre les manifestations inflammatoires de la zone d'algodystrophie, avec une limitation nette avec le reste de l'os spongieux voisin, mais sans ligne noire. La scintigraphie est positive. ○ Les infections chroniques ou aiguës sont fréquentes. L'I.R.M. joue un rôle au début. Ultérieurement les arthrites sont caractérisées par pincement global de l'interligne, déminéralisation, épanchement. L'arthrite tuberculeuse demeure rare. Une variété de tuberculose atteint le grand trochanter, sur des terrains défavorisés. Les arthrites inflammatoires de la hanche sont représentées par la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante. ○ Les tumeurs synoviales se localisent à la hanche: synovite villonodulaire hémo pigmentée, ostéochondromatose synoviale primitive, sarcomes synoviaux. L'os sous-chondral peut être le siège de dépôts amorphes tels que goutte, amyloïdose, différentes lipidoses réticulo-histiocytoses multicentriques. ○ Les maladies péri-articulaires ne sont pas rares (péri-arthrites calcifiantes). Il ne faut pas les confondre avec des dépôts calciques d'autre origine (chondrosarcome). ○ On rencontre enfin des enthésites sur les tendons péri-articulaires tel que le tendon du droit antérieur. Le bassin et l'extrémité supérieure du fémur sont le siège fréquent de localisations de tumeurs primitives ou secondaires, de lésions micro traumatiques telles que fractures de fatigue ou par insuffisance osseuse, péri-articulaires, mais pouvant parfois en imposer pour une maladie de la hanche.