Comparaison de la méthode de Jaffé modifiée et d’une méthode enzymatique de dosage de la créatinine sérique : conséquences pratiques d’un changement de méthode au sein d’un laboratoire de biologie clinique oncologique
Auteurs : Jaudon T1, Séronie-Vivien S, Chatelut é, Chanut C, Favre GAu cours de l’année 1999, le LABM de l’Institut Claudius Regaud (Centre régional de lutte contre le cancer de Toulouse) a modifié son appareillage de biochimie, remplaçant un Vitros 700 (Ortho-Clinical Diagnostics) par un Konélab 60i (Konélab). Ce changement a eu en particulier pour effet de modifier la technique de dosage de la créatinine sérique, passant d’une technique enzymatique avec mesure réflectométrique à une technique colorimétrique avec mesure spectrophotométrique. Or, à l’Institut Claudius-Regaud, la valeur de la créatininémie permet, outre l’évaluation classique de la fonction glomérulaire rénale, de prédire la clairance d’élimination du carboplatine selon la formule de Chatelut [1]. Ce calcul permet d’adapter individuellement la posologie du carboplatine. Par conséquent, nous nous sommes interrogés sur l’influence du changement de méthode sur cette adaptation de posologie basée sur la valeur de la créatinine sérique. En effet, Chatelut et al. ont développé et validé leur formule à partir de créatininémies déterminées par la méthode enzymatique Vitros à la créatinine amidohydrolase (EC 3.5.2.10). Nous ne pouvions donc pas écarter l’hypothèse selon laquelle cette formule n’était plus optimisée en cas de modification notable des valeurs absolues de créatininémie avec la méthode colorimétrique. Pour répondre à cette question, nous avons dans un premier temps étudié la corrélation et quantifié le biais analytique entre la méthode Konélab et la méthode Vitros sur un échantillon de 150 patients. De cette corrélation, nous avons déduit une formule de correction de la créatininémie que nous avons testée prospectivement à partir des prélèvements de 94 autres patients.