Impact des infections à Chlamydia pneumoniae sur la maladie asthmatique.
Auteurs : Jébrak G1, Brugière O, Uffredi ML■ Des virus et des bactéries: L'exposition des voies aériennes à de multiples germes peut expliquer la fréquence des infections respiratoires et leur responsabilité dans certains phénomènes inflammatoires bronchiques. Les virus sont mis en cause le plus souvent, mais la fréquence des infections à bactéries apparentées en font des candidates potentielles dans la genèse de certaines pathologies respiratoires. Les Chlamydia ont une place particulière par leur capacité à générer des dysfonctionnements immunitaires et inflammatoires chroniques. ■ Retentissement sur l'asthme: Il n'est pas surprenant de retrouver un nombre important de dégradations d'asthme associées à des stigmates biologiques d'infections à Chlamydia pneumoniae: il existe une susceptibilité particulière des asthmatiques aux infections respiratoires, et Chlamydia pneumoniae est fréquemment responsable de ce type d'infections. ■ Rôle pathogène: La mise en cause de Chlamydia pneumoniae dans la genèse de la maladie asthmatique est beaucoup plus surprenante et d'une toute autre portée. Il existe cependant des arguments épidémiologiques et sémiologiques, des cas cliniques (association entre asthme et Chlamydia pneumoniae, évolution favorable prolongée de certaines pathologies bronchiques obstructives respiratoires après antibiothérapie brève), et des données physiopathologiques troublants en faveur de cette forme particulière « d'asthmes infectieux ». ■ Complément d'information: Des études à grande échelle et ayant une méthodologie rigoureuse manquent encore. Elles devraient déterminer les liens exacts entre infections à Chlamydia pneumoniae et certains asthmes, notamment quand les symptômes respiratoires sifflants surviennent après une infection respiratoire et qu'un trouble ventilatoire obstructif chronique apparaît. Elles devraient également préciser la place des antibiotiques dirigés contre Chlamydia pneumoniae en cas d'insuffisance respiratoire obstructive, et déterminer son efficacité sur l'évolution respiratoire à long terme.