Thrombose veineuse et cancer
Auteurs : Gouin-Thibaut I1, Samama MMLa découverte d'un cancer chez des patients six à douze mois après un accident thromboembolique idiopathique est plus fréquente que dans la population générale. Et cela, plus particulièrement pour les cancers du tractus gastro-intestinal, de la prostate, du pancréas et de l'ovaire. Cependant, à l'heure actuelle, la recherche systématique d'un cancer après un accident thromboembolique ne semble pas apporter de bénéfice direct pour le patient. Quatre-vingt-dix pour cent des patients cancéreux présentent des anomalies de l'hémostase, ainsi qu'une élévation du taux des marqueurs spécifiques de l'activation de la coagulation, témoignant ainsi d'un état d'hypercoagulabilité permanent. Ces anomalies sont exprimées cliniquement, sous forme de thrombose, d'hémorragie ou de coagulation intravasculaire disséminée a minima ou fulminante. La physiopathologie de cet état d'hypercoagulabilité est complexe, faisant intervenir des interactions entre les cellules tumorales et les cellules-hôtes. Ces patients cancéreux sont donc à haut risque de thrombose et, actuellement, aucun test biologique ne permet de prédire la survenue d'un accident thromboembolique. Ainsi, une prévention adaptée par héparine (non fractionnée ou de bas poids moléculaire) ou par antivitamine K lors de situations particulières, telles que l'alitement, la chirurgie et durant le traitement chimiothérapique, est recommandée.