Mécanismes des douleurs myofasciales.
Auteurs : Boureau F1, Delorme T, Doubrère JFLe but de cette mise au point est d'examiner les données disponibles, les hypothèses actuelles sur la physiopathologie des douleurs myofasciales et leurs implications pour la pratique quotidienne. L'hypothèse d'un mécanisme physiopathologique d'origine musculaire a été avancée dans la céphalée de tension (CT) épisodique (CTE) et chronique (CTC) mais aussi pour le syndrome myofascial et la fibromyalgie. Ces différents tableaux méritent d'être rapprochés car outre leur fréquente association, ils présentent une symptomatologie clinique commune qui se caractérise par une douleur spontanée, localisée ou diffuse, des points douloureux à la palpation (non obligatoires dans les CT), l'absence de critères objectifs. Ils doivent aussi être clairement distingués car ils ont leur propres critères cliniques. Respecter ces critères cliniques permet de garantir une plus grande homogénéité des patients étudiés et ainsi de faciliter leur démembrement et leur exploration. L'algomètre par pression est une méthode reproductible qui permet d'examiner la sensibilité à la pression dans les douleurs myofasciales. La douleur à la pression n'est pas spécifique des céphalées de tension et se retrouve dans d'autres céphalées chroniques. Il n'est pas acquis ou observé que la sémiologie du point gâchette et de la fibromyalgie soit spécifique de tableaux idiopathiques. Il apparaît difficile de trouver une méthode d'exploration électrophysiologique fidèle, spécifique, caractérisant les divers types de douleurs myofasciales. Pour la pratique quotidienne, les méthodes cliniques, interrogatoire et examen clinique restent à conseiller. Les hypothèses physiopathologiques disponibles permettent de mieux comprendre le phénomène de douleur projetée selon la théorie de la convergence-projection de Ruch, modifée par Mense et par une sensibilisation des voies centrales d'intégration des messages douloureux. Ces explications ne donnent toutefois aucune explication sur le mécanisme primaire du point douloureux musculaire. Les implications de ces données pour la prise en charge des patients souffrant de douleurs myofasciales seront discutées.