La chirurgie des sarcomes des tissus mous repose sur des concepts en évolution. Nous présentons le cas d'une patiente ayant eu un synoviosarcome de la main dominante à l'âge de 14 ans, traité par chirurgie peu agressive et radiothérapie. Après 22 ans, elle se présentait avec un tableau clinique de récidive, et aucune lésion secondaire décelable. Une amputation au tiers distal de l'avant-bras fut effectuée. Un diagnostic anatomopathologique d'histiocytofibrome malin myxoïde fut posé. Nous pensons qu'il s'agit d'une tumeur radio-induite. Elle en présente tous les critères de diagnostic distinct, de latence (plus de deux ans), de présence interne (ou adjacente) au champ irradié. La mise au point diagnostique (résonance magnétique nucléaire, biopsie, scanner thoracique pour bilan d'extension) est discutée, de même que l'attitude chirurgicale. Cette dernière a évolué de systématiquement radicale à systématiquement conservatrice. Un retour à un certain équilibre est une attitude moderne. Deux données essentielles s'affrontent : d'une part, les métastases des sarcomes des tissus mous de haut grade sont souvent précoces dans la maladie et peu influençables par la chirurgie sur le site primaire ; d'autre part, une récidive locale est d'une lourde morbidité, et directement liée à une résection incomplète. Les progrès techniques et la multidisciplinarité permettent des interventions plus sophistiquées (exérèse plus étendue et meilleure fonction résiduelle). La chirurgie garde une place essentielle, la radio- et chimiothérapie n'ayant pas d'impact démontré sur la survie.