La néphropathie hypertensive: une cause croissante d'insuffisance rénale.
Auteurs : Fauvel JP1, Laville MUne fréquence en augmentation : L'hypertension artérielle est associée de façon croissante à une insuffisance rénale éventuellement terminale (IRCT), par des mécanismes lésionnels intéressant a vascularisation rénale. Dix à 25% des nouveaux patients arrivant en dialyse sont maintenant classés comme néphropathie hypertensive et vasculaire. ■ Quel risque? En dehors des sténoses athéromateuses évolutives des artères rénales, le risque rénal individuel de l'hypertension artérielle essentielle est relativement faible, sauf dans certains groupes comme les sujets de race noire, particulièrement aux USA. Le risque d'IRCT observé lors d'études à long terme d'hypertendus traités est de 1,5 à 3 % à 15 ans, et environ 3 % des hypertendus en France ont une créatininémie supérieure à 150 μmol/l. Le risque d'une élévation significative de la créatininémie est doublé par toute augmentation de la pression artérielle diastolique de 20 mmHg, mais les études à long terme suggèrent que l'influence de la pression artérielle systolique est encore supérieure. ■ Les modèles animaux: Ils ont amélioré la compréhension physiopathologique de la néphropathie hypertensive, dans laquelle l'ischémie rénale et la perte néphronique induisent une vasodilatation pré-glomérulaire et une hyperpression intra-glomérulaire Dans le futur, l'évaluation du pronostic rénal de l'hypertension artérielle essentielle pourrait bénéficier des explorations non invasives de l'hémodynamique rénale, des progrès de la génétique, de la mesure de la microalbuminurie qui est l'expression rénale d'une atteinte vasculaire plus globale qui pourraient, à terme, être utiles pour adapter le traitement anti-hypertenseur, dans le but de normaliser la pression artérielle et vraisemblablement de réduire le plus possible la protéinurie.