Propos. –L’urticaire chronique est une pathologie très fréquente pour laquelle une étiologie est rarement objectivée. Les maladies auto-immunes ont récemment été mises en cause dans sa survenue et tout particulièrement les thyroïdites auto-immunes.Méthodes. –Nous avons colligé les observations des patients présentant à la fois une thyroïdite de Hashimoto et une urticaire chronique.Résultats. –Six patientes associaient ces deux diagnostics. Quatre patientes dont trois traitées par lévothyroxine étaient euthyroïdiennes ; les deux autres étaient en hypothyroïdie. Pour trois d’entre elles, le diagnostic de thyroïdite de Hashimoto a été effectué dans le cadre du bilan d’une urticaire chronique. Les trois autres ont développé une urticaire chronique alors que la thyroïdite de Hashimoto était connue. Chez deux patientes hypothyroïdiennes, l’urticaire chronique a disparu avec le traitement hormonal substitutif. Une patiente euthyroïdienne a été améliorée par la prescription de L-thyroxine. Une quatrième patiente euthyroïdienne sous lévothyroxine n’a eu qu’une amélioration discrète lors de l’augmentation de la posologie de celle-ci. Elle a totalement guéri sous corticothérapie par voie orale.Conclusion. –Les mécanismes liant thyroïdite de Hashimoto et urticaire chronique restent mal compris. Les autoanticorps antithyroïdiens pourraient être à l’origine d’une libération d’histamine en se fixant sur les récepteurs des IgE des mastocytes. Le traitement substitutif hormonal pourrait, en diminuant la stimulation thyroïdienne, permettre la disparition les lésions cutanées. Ainsi si un bilan hormonal et immunologique thyroïdien doit être effectué dans l’enquête étiologique des urticaires chroniques, la découverte d’une thyroïdite de Hashimoto doit faire débuter une opothérapie que le malade soit euthyroïdien ou hypothyroïdien.