L'objectif principal de cette étude multicentrique, randomisée, en double aveugle, était de comparer l'efficacité et la tolérance d'un traitement (6 semaines) par la paroxétine (20 mg/j) ou la miansérine (30 mg/j) chez des patients âgés (≥ 60 ans), hospitalisés ou traités en ambulatoire pour une dépression majeure. L'objectif secondaire était, à l'aide d'une échelle de déficit en sérotonine (Aubin-Jouvent-Rating-Scale ou AJRS), de préciser les items prédictifs d'une réponse à un antidépresseur selon qu'il est sérotoninergique ou noradrénergique. Cent seize patients ont été randomisés (paroxétine: 54; miansérine: 62). Outre la MADRS et l'AJRS, les critères d'évaluation incluaient l'échelle d'anxiété de COVI, le Mini-mental state de Folstein (MMS) et un jugement global de l'investigateur en fin d'essai. Au terme des 6 semaines de traitement, une importante amélioration a été observée dans les deux groupes pour tous les critères à l'exception du MMS; une tendance en faveur de la paroxétine a été systématiquement mise en évidence, atteignant le seuil de significativité pour le score à l'échelle de COVI (p = 0,001). Pour chaque critère, la différence entre paroxétine et miansérine est d'autant plus marquée que le score correspondant était élevé à l'entrée; elle est aussi plus nette chez les patients avec score à l'AJRS ≥ 20 à l'entrée. Au total, cet essai confirme l'intérêt de la paroxétine dans la dépression du sujet âgé, tout spécialement lorsqu'existent des symptômes susceptibles de refléter un déficit en sérotonine (irritabilité, sautes d'humeur, impatience, agressivité) ou une anxiété associée.