Le syndrome du défilé cervico-thoracique.
Auteurs : Dubuisson A1, Foidart-Dessalle M, Cohnen A, Zeimetz CLe syndrome du défilé cervico-thoracique (SDCT) est dû à la compression/irritation des éléments du plexus brachial (SDCT neurogène) et/ou des vaisseaux sous-claviers (SDCT vasculaire) dans leur passage de la région cervicale vers la région axillaire. Le site compressif habituel est le triangle interscalénique. Le SDCT est source de nombreuses discussions quant à son incidence, ses critères diagnostiques et son traitement optimal. Des facteurs constitutionnels osseux (côte cervicale) ou plus souvent fibro-muscułaires et des facteurs externes (traumatisme, excès pondéral, posture scapulaire inadéquate) interviennent dans le développement du syndrome, souvent durant les 3ème ou 4ème décades de la vie. La présentation clinique est polymorphe: douleur dans la région cervico-scapulaire et le membre supérieur, paresthésies, aggravées par l'activité des bras en hauteur, déficit/atrophie des muscles de la main, fatigabilité rapide, pâleur, froideur de la main. L'examen clinique peut être entièrement normal ou montrer des contractures de la musculature cervico-scapulaire, une sensibilité du plexus à la palpation de la région supra-claviculaire, une atténuation du pouls radial lors de manoeuvres positionnelles, un déficit sensitif ou moteur dépendant des racines C8 et T1. Le SDCT est un diagnostic difficile: son fondement est principalement clinique et réside souvent dans l'exclusion d'autres problèmes. Les pathologies du rachis cervical ou des nerfs périphériques distaux sont exclues par examens radiologiques et électrophysiologiques appropriés. Il est fréquent qu'un SDCT aggrave une symptomatologie due à une cause cervicale ou sus-claviculaire. Il n'existe pas d'examen complémentaire établissant positivement le diagnostic du SDCT. Dans la plupart des cas, l'exploration radiologique ne démontre pas de variante anatomique et l'étude électrophysiologique est normale. Le traitement du SDCT non déficitaire est d'abord et reste souvent conservateur, par un programme de kinésithérapie adaptée. En cas de compression vasculaire significative, de déficit neurologique ou de symptômes rebelles au traitement conservateur, les patients bénéficient d'une intervention décompressive. La résection transaxillaire de la 1ème côte a été la voie chirurgicale la plus utilisée. De nos jours, la technique de choix semble être l'approche antérieure supra-claviculaire qui assure une parfaite visualisation des éléments du plexus brachial et de l'artère sous-clavière et donc leur libération sûre des structures anatomiques compressives.