Le diagnostic biologique est relativement aisé dans les cas de phéochromocytomes sécrétant de fortes quantités de catécholamines dans un contexte clinique très évocateur ; en revanche, il est plus délicat en présence d'un tableau clinique atypique ou lors de la recherche systématique d'un phéochromocytome familial, reliés le plus souvent à des petites tumeurs à faible sécrétion. Pour étayer la suspicion clinique, il est nécessaire de mettre en œuvre plusieurs marqueurs adrénergiques plasmatiques et urinaires. Nous avons commenté les données biologiques de trois cas de phéochromocytomes totalement asymptomatiques (cas n∘2, 3, 4) et d'un cas à expression clinique très discrète (n∘1). Trois patients avaient des tumeurs de petite taille (4, 7 et 25 g) sécrétant préférentiellement l'adrénaline, un patient avait un incidentalome surrénalien de 45 g sans expression clinique. Notre analyse montre que, dans ces cas particuliers, mis à part une élévation inconstante de l'adrénaline, les catécholamines plasmatiques et urinaires et l'AVM urinaire peuvent être normaux. Les marqueurs les plus utiles sont les méthoxyamines urinaires et plasmatiques. Cependant, les méthoxyamines plasmatiques sont les plus sensibles car leurs facteurs de multiplication par rapport aux valeurs de référence sont beaucoup plus élevés que dans les urines. Ces observations s'expliquent par la faible sécrétion tumorale, la nature de l'amine sécrétée, la courte demi-vie plasmatique des catécholamines et, dans certains cas, les possibilités de métabolisme des catécholamines à l'intérieur même de la tumeur. Un élément diagnostique supplémentaire est apporté par l'analyse du rapport NMN/MN dans le plasma, qui révèle les anomalies de sécrétion de l'adrénaline.