L'adénome corticotrope silencieux doit-il être classé dans le groupe des adénomes hypophysaires non fonctionnels?
Auteurs : Jouanneau E1, Ducluzeau PH, Tilikete C, Borson-Chazot F, Trouillas J, Perrin GNous rapportons l'observation d'un patient de 45 ans opéré d'un macroadénome hypophysaire corticotrope dit « silencieux » car n'entraînant aucun symptôme clinique d'hypercorticisme. Ce cas illustre la possibilité d'un développement extrêmement rapide de ce type d'adénome et la présence, dans certains cas, de signes biologiques d'hypersécrétion corticotrope. Il nous amène à discuter le classement des adénomes corticotropes silencieux dans la famille des adénomes hypophysaires cliniquement non fonctionnels, qui regroupe les adénomes gonadotropes et d'autres adénomes silencieux thyéotropes et somatotropes. Sous ce terme générique d'adénomes non fonctionnels, sont regroupés des adénomes de types différents dont le potentiel évolutif est très variable. En effet, la plupart des auteurs soulignent le caractère évolutif des adénomes corticotropes, alors que les adénomes gonadotropes peuvent avoir une croissance lente et des résidus postopératoires stables pendant près d'une décennie. Cette diversité évolutive rend difficile la décision thérapeutique, notamment dans les situations fréquentes de résidu tumoral postopératoire. A la lumière de ces constatations et de l'analyse de la littérature, nous proposons que les adénomes non fonctionnels ne soient plus considérés comme une catégorie homogène, mais qu'ils soient étudiés séparément, selon leur type histologique. Il s'agit pour nous d'un pré-requis indispensable à l'amélioration des connaissances et à l'établissement d'une conduite thérapeutique adaptée et consensuelle.