Introduction : Nous avons réalisé une étude rétrospective pour 135 patients suivis à l'Institut Curie pour des naevi choroïdiens entre mars 1983 et juin 1997. Malades étudiés : 54 patients présentaient des nævi considérés comme bénins mais à surveiller (nævi un peu volumineux) et 81 patients des nævi suspects (c'est-à-dire avec l'un au moins des signes suivants : troubles visuels, décollement séreux, pigment orange, épaisseur supérieure à 2 mm, diamètre supérieur à 7 mm) Les nævi suspects ont étés surveillés plus étroitement ; Le suivi médian est de 49 mois. La taille médiane des lésions est de 6 mm et l'épaisseur médiane de 1,5 mm. Les facteurs étudiés ont étés l'âge, les circonstances de découverte, l'existence ou non de pigment orange, de druses d'un décollement séreux, l'aspect angiographique et l'épaisseur échographique. Résultats : 3 patients sont décédés de maladie intercurrente ; 7 patients sont perdus de vue ; 30 patients ont présenté des dégénérescences sous forme d'une augmentation en taille dont 4 parmi les lésions considérées au départ comme bénignes et 26 parmi les lésions considérées comme suspectes (différence significative : p 0,009) Ces lésions ont étés traités par protonthérapie ou disque d'iode 125. Les facteurs de risque statistiquement significatifs sont la présence de troubles visuels (p 0,002) les pin points (p 0.0001), le pigment orange (p 0,0001) le décollement séreux (p 0,002) et l'épaisseur supérieure à 2 mm (p 0,003) En cas de druses, le risque de dégénerescence est au contraire moindre (p 0,0001). Commentaires : Ces résultats confirment les données de la littérature sur les facteurs de risque de dégenerescence des nævi choroïdiens. L'absence de dissémination métastatique pour les patients dont les nævi ont grossi montre qu'il est licite de proposer une surveillance rapprochée en cas de lésion douteuse. Conclusion : Devant un nævus choroïdien il est important de déterminer si la lésion est suspecte et d'adapter le rythme de surveillance en fonction du risque de dégénerescence.