La prise de poids liée aux traitements neuroleptiques est un phénomène connu des praticiens, mais il ne fait pas régulièrement l'objet d'une prise en charge spécifique. Pourtant, la surcharge pondérale a des effets néfastes aux niveaux psychique et somatique. On commence à disposer d'études descriptives qui rendent compte de l'importance du phénomène en fonction du traitement prescrit et de la durée de traitement. Les mécanismes de ces fluctuations pondérales sont en revanche moins connus même si des hypothèses peuvent être posées en analysant l'affinité des médicaments avec des récepteurs impliqués dans les systèmes de régulation pondérale. Les antipsychotiques, de plus en plus prescrits, sont mieux tolérés sur le plan neurologique que les neuroleptiques classiques, mais ils ont des effets neurovégétatifs et neuroendocriniens, dont la prise de poids est une conséquence. L'article discute les données cliniques et les problèmes méthodologiques de l'évaluation des fluctuations pondérales, et cherche à recenser les différents mécanismes conduisant à cet effet secondaire. Les perspectives d'une meilleure prise en charge sont abordées.