Objectifs :Évaluer l’incidence de la mémorisation peropératoire dans un CHU.Type d’étude :Clinique prospective.Patients et méthodes :Trois cent vingt-six patients opérés en chirurgie réglée sous anesthésie générale sur des sites sélectionnés (digestif, urologie, ORL, gynécologie et obstétrique, cardiovasculaire et thoracique) ont été interrogés le premier ou le deuxième jour postopératoire à l’aide d’un questionnaire standardisé. Lorsqu’un éveil peropératoire était suspecté, la feuille d’anesthésie était étudiée et les différents intervenants étaient interrogés afin d’évaluer la pertinence ou l’authenticité des souvenirs.Résultats :Quatre patients ont signalé une anomalie évoquant un éveil peropératoire. Parmi eux, un patient avait des souvenirs authentiques de cette période, expliqués par un allègement de l’anesthésie. Un autre a rapporté des souvenirs peropératoires mais ne pouvant être réellement authentifiés. Le site était le même dans ces deux cas et le protocole anesthésique comportait une curarisation et du dropéridol pour une chirurgie digestive. Les souvenirs des deux autres patients ne correspondaient pas à la période peropératoire. L’incidence de la mémorisation peropératoire sur l’ensemble des sites évalués était de 0,6 %.Conclusion :Ce résultat est conforme aux données de la littérature. L’incidence de ce phénomène, utilisable comme indicateur de la qualité des soins en anesthésie, est sans doute sous-estimée. La recherche d’une mémorisation peropératoire, bien que rétrospective, est simple, rapide, de faible coût. Elle devrait être systématique afin d’en rechercher la cause et de proposer une prise en charge précoce et adaptée pour ces patients. Lorsque l’incidence de la mémorisation peropératoire est élevée une critique des protocoles anesthésiques est nécessaire.