Syndrome du nerf ulnaire au coude et maladie professionnelle. Analyse des paramètres socioprofessionnels et physiques.
Auteurs : Pellieux S1, Fouquet B, Lasfargues GObjectif: Le syndrome du nerf ulnaire au coude (SNUC) est le deuxième plus fréquent des syndromes canalaires, déclarés en maladie professionnelle. Enjeu de santé publique, ces affections admettent de nombreux facteurs de risques liés aux conditions de travail, extrinsèques au patient, et liés à des facteurs individuels, ou intrinsèques. Matériel et méthode: Dans une entreprise, 25 patients ayant un SNUC, déclaré en maladie professionnelle, ont été comparés à 48 témoins. Des paramètres intrinsèques, physiques et psycho-affectifs, et extrinsèques ont été évalués par l'interrogatoire, un examen physique dans les deux groupes, complétés par une enquête dans l'entreprise. L'Indicateur de santé perceptuelle de Nottingham a été rempli par tous les individus. Résultats: Tous les cas sont survenus à l'occasion d'une augmentation de la production et de l'organisation du travail. Seulement 50 % des SNUC avaient une topographie des douleurs typique. Aucun patient n'avait d'atteinte neurologique motrice ou sensitive objective. Cinquante-deux pour cent des SNUC avaient des anomalies diffuses du membre supérieur pour 17 % des témoins. Des événements stressants ont été notés plus fréquemment chez les SNUC que chez les témoins: familiaux dans respectivement 96 et 52 % des cas, professionnels dans 12 et 2 %. Cinquante pour cent des SNUC se considéraient comme anxieux comparativement à 17 % des témoins. La perception de la qualité de vie était significativement plus mauvaise chez les SNUC que chez les témoins. Conclusion: Cette étude confirme l'intrication de facteurs individuels, physiques et psychologiques et de facteurs socioprofessionnels dans la survenue et la persistance de phénomènes douloureux dits d'origine professionnelle. L'approche thérapeutique de ces patients impose une évaluation physique, psychologique et sociale.