Objectifs La possibilité d'un lien entre désordres urinaires sans cause neurologique ou obstacle à l'écoulement des urines et violences sexuelles est un concept récent. C'est le syndrome de Hinman dont 7 observations sont rapportées. Observations Il s'agit de 7 enfants ayant été examinés pour des symptômes tels qu'incontinence nocturne et diurne, infections urinaires à répétition, constipation, encoprésie. Un profil psychologique particulier, un contexte socio-économique défavorable, l'existence d'abus sexuels ont été mis en évidence chez ces enfants. Une prise en charge multidisciplinaire (pédiatres, urologues pédiatres, kinésithérapeutes, psychologues pédiatres) a toujours entraîné une amélioration. Commentaires Les dysfonctionnements vésicaux graves d'origine psychogène pouvant entraîner des répercussions sévères sur le haut appareil urinaire sont de connaissance récente. C'est, en effet, en 1973 que Franck Hinman et Franz Bauman rapportent une première série de 14 enfants avec une symptomatologie de vessie neurologique sans qu'aucune cause organique ne puisse être mise en évidence. Ils identifient une série de symptômes urinaires, digestifs et psychologiques trouvés chez tous ces patients et qui répondent favorablement à la rééducation et aux techniques d'hypnose. D'autres auteurs comme Allen, en 1977, font des constatations similaires et mettent en évidence une dyssynergie vésicosphinctérienne sévère. En 1995, Ellworth établit pour la première fois une relation entre ces profils fonctionnels particuliers et des antécédents d'abus sexuels. Pour notre part, il s'agit de 7 enfants pour lesquels le diagnostic de syndrome de Hinman peut être porté. La particularité de ce syndrome se trouve dans l'origine volontaire des anomalies urinaires avec fermeture des sphincters périnéaux, en rapport avec des troubles psychologiques de ces enfants subissant des maltraitances.