La démence en Belgique: taux de prévalence chez les sujets âgés consultant en médecine générale.
Auteurs : Kurz X1, Scuvée-Moreau J, Salmon E, Pepin JL, Ventura M, Dresse A, National Dementia Economic StudyLa détection précoce des patients atteints de démence est un élément essentiel pour l'efficacité des traitements proposés actuellement pour retarder la progression de cette maladie. Cette détection repose en grande partie sur les médecins généralistes. Afin de mesurer l'impact de la démence sur les soins de santé, nous avons estimé, à partir des données de la NAtional Dementia Economic Study (NADES), le taux de prévalence de la démence chez les patients âgés de 65 ans ou plus consultant en médecine générale. La population d'étude a été constituée à partir d'un échantillonnage de patients âgés consultant un médecin généraliste, quel que soit le motif et le lieu de la consultation. Le diagnostic de démence s'est basé sur le CAMDEX réalisé à domicile chez les patients présentant ≥ 3 signes avant-coureurs de démence. Le taux de prévalence de la démence parmi 2.234 patients enregistrés a été de 14,3 % (IC95:12,6-16,0). Dans les groupes d'âge de 65-74 ans, 75-84 ans et ≥ 85 ans, le taux a été de 7,0 %, 17,5 %, et 18,5 %, respectivement, pour les hommes, et de 6,1 %, 15,8 % et 25,2 %, respectivement, pour les femmes. Le pourcentage de patients déments avec démence légère, légère à modérée, modérée et sévère était respectivement de 35,0 %, 38,8 %, 13,1 % et 13,1 %. Après ajustement pour la distribution par âge et sexe de la population belge, le taux de prévalence dans la population ≥ 65 ans est estimé à 11,3 %. Un diagnostic de démence avait déjà été posé par un spécialiste chez 41,5 % des patients classés comme déments, avec des chiffres de 19,3 %, 34,3 %, 41,9 % et 60,9 % en fonction de la gravité de la démence (légère, légère à modérée, modérée, sévère). Le délai entre le début des symptômes et le diagnostic avait été d'un an en moyenne. Un taux de prévalence élevé de patients déments a donc été observé dans la population âgée vivant à domicile et consultant en médecine générale, et moins de la moitié d'entre eux avaient déjà été diagnostiqués. Il est probable que des activités de dépistage systématique ne seront entreprises que lorsque des traitements spécifiques seront largement disponibles.