Douleur inguinale isolée après prothèse totale de hanche et souffrance de l'ilio-psoas.
Auteurs : Ala Eddine T1, Remy F, Chantelot C, Giraud F, Migaud H, Duquennoy ALe but de ce travail prospectif était de préciser : la fréquence des douleurs inguinales attribuables à une souffrance de l'ilio-psoas parmi des prothèses totales de hanche (PTH) douloureuses, les critères diagnostiques de ses symptômes et les résultats d'une démarche thérapeutique originale. Une étude prospective sur 206 PTH douloureuses a identifié neuf (4,3 %) tableaux cliniques évocateurs d'une souffrance de l'ilio-psoas, chez 9 patients âgés en moyenne de 50 ans (38-65 ans). Pour ces 9 cas, il n'existait aucun signe de descellement et une ponction a permis d'écarter une infection. Le délai moyen de survenue après la pose de la prothèse était de 7,3 mois (1 à 48 mois). Le signe clinique évocateur était une douleur inguinale déclenchée par la flexion active de la hanche. Le diagnostic était confirmé par la sédation des douleurs après une infiltration extra-articulaire au bord antérieur de la cupule sous contrôle tomodensitométrique. Sept patients sur 9 ont été complètement soulagés de leurs symptômes : 4 fois après une infiltration thérapeutique (xylocaïne et corticoïdes retard) dont une itérative, et 3 fois après ténotomie du tendon terminal de l'ilio-psoas. L'examen clinique au recul n'a pas identifié de perte de la force de flexion de la cuisse sur le bassin. Le test infiltratif constitue le critère essentiel pour confirmer le diagnostic et représente le premier geste thérapeutique permettant la guérison complète. La ténotomie, indiquée en cas de récidive, a permis une guérison complète 3 fois sur les 4 cas où elle a été pratiquée. Un changement de cupule n'est pas obligatoire puisque par infiltration ou une simple ténotomie de l'ilio-psoas une guérison complète a été observée 7 fois sur 9, y compris en présence d'un debord de la cupule retrouvé 6 fois sur les 9 cas.