Introduction : le dosage par chromatographie en phase liquide haute performance (HPLC) des méthoxyamines plasmatiques est la technique la plus récente utilisée dans le diagnostic des hypersécrétions adrénergiques. Il a atteint la même fiabilité que les dosages des méthoxyamines urinaires, qui font encore référence. Chez les patients sans hypersécrétion adrénergique chronique, la signification du résultat de ces dosages n'est pas encore déterminée, en cas d'insuffisance rénale et en période post-opératoire. Le but de cette étude a été d'évaluer les taux « normaux » de méthoxyamines plasmatiques, et en cas d'insuffisance rénale et de stress péri-opératoire. Patients et méthodes : dans un service de chirurgie générale et endocrinienne, 3 groupes homogènes de 20 malades ont été constitués : 1. groupe témoin (futurs thyroïdectomisés) ; 2. insuffisants rénaux (hémodialysés, opérés d'hyperparathyroïdie secondaire) ; 3. opérés digestifs (interventions abdominales). Les dosages ont été réalisés en pré-opératoire et pendant les premiers jours post-opératoires. Résultats: Dans le groupe 1 les méthoxyamines totales plasmatiques moyennes pré-opératoires étaient à 11,8 nmoles/l; dans le groupe 2 elles s'élevaient à 18 fois cette valeur normale en pré-opératoire, pour passer à 29 fois en post-opératoire; dans le groupe 3 elles étaient retrouvés à 2,3 la valeur normale le premier jour, 2,7 fois le second, et 2,3 fois le troisième. Tous ces résultats étaient statistiquement significatifs. Conclusion : les résultats des dosages de méthoxyamines plasmatiques doivent toujours être rapportés au taux de créatinine, et n'ont de signification qu'à distance de tout stress chirurgical pour le diagnostic étiologique d'une hypertension d'origine endocrinienne.