L’ostéoradionécrose est une complication sévère de la radiothérapie liée à un échec de cicatrisation, évènement tardif et spontanément irréversible par mort tissulaire. L’histopathologie montre une mosaïque pagétoïde associant une ostéogenèse défectueuse à une ostéolyse ostéoclastique et plus marginalement ostéocytique, au profit d’une fibrose fibroblastique et collagénique. Plusieurs hypothèses pathogéniques ont privilégié, tantôt une hypothèse vasculaire hypoxique, tantôt une hypothèse fibroatrophique. Par ailleurs, divers éléments déclenchent ou favorisent l’ostéoradionécrose tels que les traumatismes (extraction dentaire, chirurgie etc.) ou une infection bactérienne sur fistule. Typiquement, en clinique, l’os adulte mature concerné est la mandibule après irradiation ORL, par ostéoradionécrose septique, et la hanche après irradiation pelvienne, par ostéoradionécrose aseptique. Pour ces deux situations exemplaires, l’épidémiologie, la clinique et la conduite à tenir sont envisagées. Sur le plan thérapeutique, la conduite habituelle est la limitation des facteurs d’aggravation associés (extraction dentaire, infection, dose d’irradiation, chimiothérapie, etc.) et l’exérèse de tissus dévitalisés. Des perspectives thérapeutiques innovantes, à partir d’une réflexion physiopathologique, sont proposées : d’une part limiter la destruction osseuse, d’autre part pour lutter contre la fibrose radio-induite associée.