Les activités paroxystiques périodiques (ou pseudo-périodiques) (APP) en électroencéphalographie sont des anomalies fréquentes qu’il convient de savoir reconnaître, interpréter et critiquer. Elles permettent souvent d’orienter rapidement le diagnostic étiologique d’un certain nombre de situations pathologiques. Nous proposons une revue systématique et critique des différentes APP, en reprenant et en actualisant le travail de J Gaches publié dans cette même revue, il y a trente ans. Les activités paroxystiques périodiques ou plus souvent pseudo-périodiques doivent toujours être classées en fonction de leur siège – généralisées, ou focales – de la durée et de la période – longue (> 4 s.) ou courte. Pour chaque type d’APP, il est proposé une définition rigoureuse et un inventaire des différentes étiologies : ‘Les APP d’expression diffuse et à période longue’ sont rencontrées dans des pathologies devenues rares comme la panencéphalite sclérosante subaigue voire exceptionnelles comme la trypanosomiase et l’intoxication à la phencyclidine. Les pathologies associées aux bouffées suppressives (burst-suppressions) peuvent être observées dans deux circonstances distinctes : l’encéphalopathie post-anoxique et les sédations profondes provoquées en anesthésiologie et en réanimation. ‘Les APP d’expression diffuse et à période courte’ sont rencontrées au cours de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, les encéphalopathies toxiques (intoxication au lithium, l’encéphalopathie au Cefepime), les encéphalopathies métaboliques, les encéphalopathies post-anoxiques et exceptionnellement au cours du SIDA. ‘Les APP focalisées’, dénommées PLEDs en anglais – ‘Paroxystic Lateralized Epileptic Discharges’ – ont été analysées en fonction de leur morphologie et de la pathologie associée (crises épileptiques, état de mal ‘larvé’ ou ‘subtle status’, crises ‘vasculaires’). L’étiologie dominante est représentée par les accidents vasculaires cérébraux et l’encéphalite herpétique mais elles peuvent être rencontrées aussi au cours de la migraine, des troubles métaboliques ou d’autres causes plus rares.