Ostéomyélite sclérosante diffuse mandibulaire et syndrome de SAPHO.
Auteurs : Fleuridas G1, Teysseres N, Ragot JP, Chikhani L, Favre-Dauvergne EOstéomyélite sclérosante diffuse mandibulaire et syndrome de SAPHO Introduction : L'ostéite sclérosante diffuse mandibulaire (OSDM) et le syndrome de SAPHO (synovite, acné, pustulose palmo-plantaire et psoriasis, hyperostose, ostéite) n'ont été que récemment associés dans la littérature rhumatologique. Cette dernière affection n'ayant pas encore été décrite par les stomatologistes et chirurgiens maxillo-faciaux français, les auteurs ont réuni une série homogène de 12 dossiers de patients atteints d'OSDM dont les manifestations ont été décrites, puis l'éventuelle intégration au sein d'un SAPHO recherchée. Matériel et méthodes : Tous les patients présentaient une ostéite mandibulaire dont les signes cliniques et paracliniques sont précisés. Résultats : Cinq dossiers d'ostéite multifocale s'intégraient dans le cadre d'un syndrome de SAPHO car ils associaient une ostéite sclérosante multifocale à des lésions cutanées. Une patiente souffrant d'un foyer ostéitique mandibulaire isolé accompagné d'une pustulose palmo-plantaire présentait un SAPHO débutant et probable. Le diagnostic posé dans les autres cas était celui d'une ostéite sclérosante diffuse mandibulaire. Discussion : Les auteurs comparent les caractéristiques de cette série clinique avec celles rapportées dans la littérature mondiale, en insistant sur les difficultés diagnostiques et thérapeutiques engendrées par cette affection. L'ostéomyélite sclérosante diffuse mandibulaire est une affection qu'il faut différencier des ostéites microbiennes banales et qui doit être évoquée rapidement afin d'éviter les avulsions dentaires multiples et inutiles que les patients subissent souvent au début de la maladie. Le lien possible entre OSDM et syndrome de SAPHO implique l'examen des téguments ainsi que l'exploration systématique par une scintigraphie de la totalité du squelette, à la recherche d'autres foyers d'ostéite. La biopsie, souhaitable, permet en particulier d'écarter une lésion maligne. Le traitement par A.I.N.S. semble actuellement apporter le meilleur confort à ces patients atteints d'une affection d'évolution particulièrement longue. Bien que d'une efficacité certaine, la chirurgie et l'antibiothérapie ne permettent d'obtenir que des rémissions de quelques mois.