Objectifs.Décrire et analyser l’histoire cytologique des femmes atteintes d’un cancer invasif du col utérin.Patientes et méthodes.Étude rétrospective concernant 148 patientes traitées pour cancer invasif du col utérin dans trois établissements de la région Nord–Pas de Calais.Résultats.L’âge moyen des patientes était de 49 ans (extrêmes : 26–86). Les carcinomes épidermoïdes représentaient 81 % des cas (120/148), les adénocarcinomes 17 % (25/148) et les carcinomes adénosquameux 2 % (3/148). 36,5 % des patientes (54/148) n’avaient jamais bénéficié de frottis cervico-utérin (FCU). 34,5 % (51/148) avaient un suivi occasionnel et leur dernier FCU datait de plus de trois ans. 8,1 % (12/148) avaient été perdues de vue après un FCU pathologique. 3,4 % (5/148) avaient été traitées pour néoplasie intra-épithéliale moins de trois ans avant la découverte du cancer. 17,5 % (26/148) avaient un suivi régulier ou avaient bénéficié d’un FCU considéré comme étant négatif moins de trois ans avant le diagnostic de cancer. Dans ce dernier groupe, les carcinomes épidermoïdes représentaient 57,7 % des cas (15/26), les adénocarcinomes 38,5 % (10/26) et les carcinomes adénosquameux 3,8 % (1/26). Dix-huit FCU sur 26 considérés comme étant négatifs moins de trois ans avant le diagnostic de cancer ont pu être relus. Ces FCU provenaient de 11 patientes atteintes d’un carcinome épidermoïde et de sept autres atteintes d’un adénocarcinome. La relecture montrait des anomalies cellulaires allant des ASCUS jusqu’à l’adénocarcinome dans 15 cas. Elle ne retrouvait pas d’anomalies dans deux cas et le FCU était ininterprétable dans un cas.Conclusion.Dans cette étude, les échecs de dépistage du cancer du col utérin sont essentiellement liés à l’absence ou à l’insuffisance de dépistage et à l’existence des faux négatifs de la cytologie, en particulier pour les lésions glandulaires.