Objectif de l’étude. –Analyser les données épidémiologiques du syndrome de Raynaud chez l’enfant.Patients et méthodes. –Nous avons mené une étude rétrospective sur une période de neuf ans, des enfants de moins de 17 ans ayant consulté pour un syndrome de Raynaud. Les dossiers ont été retrouvés à partir des consultations de pédiatrie, de dermatologie et également à partir du registre des capillaroscopies. Un questionnaire type a été établi et les données manquantes ont été complétées après entretien téléphonique avec les parents.Résultats. –Un diagnostic définitif de syndrome de Raynaud a été retenu chez 23 enfants avec une nette prédominance féminine (sex-ratio : 0,27). Les facteurs déclenchant essentiels étaient le froid et les émotions. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 11 ans (cinq à 16 ans) avec un début après l’âge de dix ans dans 65 % des cas. Onze de ces syndromes de Raynaud se sont révélés secondaires dont dix à une connectivite, huit sont restés apparemment primaires et quatre ont été jugés comme suspects d’être secondaires.Discussion. –Cette série de syndromes de Raynaud pédiatriques était conséquente compte tenu des données actuelles de la littérature sur le sujet. Elle a mis en évidence les difficultés du diagnostic qui reste exclusivement clinique et la forte représentation des causes secondaires notamment des connectivites. Une enquête étiologique est donc impérative devant tout syndrome de Raynaud chez un enfant. Le caractère sensible (78 %) et spécifique (80 %) de la capillaroscopie pour le diagnostic des connectivites dans le cadre de notre étude, a retenu notre attention ; sa valeur pronostique mérite d’être évaluée sur un plus grand échantillon de patients.