Quel schéma thérapeutique pour l'éradication d'Helicobacter pylori et la cicatrisation de l'ulcère duodénal. Le traitement minute a-t-il sa place?
Auteurs : Chassany O1, Duracinsky MActuellement Le schéma recommandé de l'éradication de Helicobacter pylori et de la cicatrisation de l'ulcère duodénal est l'association pendant sept jours d'un anti-sécrétoire gastrique à double dose et de deux antibiotiques, suivie de la prise de l'anti-sécrétoire à dose usuelle pendant trois autres semaines. Ce schéma thérapeutique aboutit, lors des études randomisées, à un taux d'éradication qui est de 80 % à plus de 90 %. Cependant, en pratique quotidienne en France, le taux d'éradication est plus proche de 60 à 75 %. Les questions posées Les phénomènes de résistance des antibiotiques ne sont pas seuls en cause. La non observance est fréquente, engendrée en partie par la tolérance médiocre à l'antibiothérapie. De nombreux essais thérapeutiques récemment publiés apportent des éléments de réponse à plusieurs questions concernant l'éradication de Helicobacter pylori: peut-on diminuer la durée du traitement de l'éradication en associant une triple antibiothérapie ou faut-il au contraire allonger la durée pour être certains que les patients aillent bien au bout des sept jours? Faut-il doubler la dose d'anti-sécrétoires durant le traitement d'éradication? Et, pour la cicatrisation de l'ulcère duodénal, peut-on diminuer la durée du traitement anti-sécrétoire? Au vu des résultats des essais thérapeutiques récemment publiés, il est licite aujourd'hui de prescrire une double antibiothérapie pendant dix à quatorze jours, associée à un traitement anti-sécrétoire à double dose, sans avoir besoin de poursuivre le traitement anti-sécrétoire au-delà de cette période initiale pour cicatriser l'ulcère duodénal. Les études devront préciser la durée optimale entre dix et quatorze jours. Cependant, à ce jour, ce schéma d'éradication de Helicobacter pylori et de cicatrisation de l'ulcère duodénal n'a pas d'AMM et il n'est pas valable pour le traitement de l'ulcère gastrique et pour les lésions gastroduodénales compliquées (notamment hémorragiques).