Propos.– Le syndrome d’activation macrophagique (SAM) est lié à une stimulation inappropriée des cellules macrophagiques dans la moelle osseuse et le système lymphoïde, ce qui entraîne une phagocytose anormale des éléments figurés du sang et la libération de cytokines pro-inflammatoires. Le SAM associe des signes cliniques peu spécifiques (fièvre, altération de l’état général, hépatosplénomégalie, adénopathies) et des éléments biologiques évocateurs (bi- ou pancytopénie, altération du bilan hépatique, coagulopathie, augmentation des LDH, de la ferritine et des triglycérides). Le diagnostic est confirmé par un examen cytologique ou histologique retrouvant l’hémophagocytose. Ce syndrome peut être primaire essentiellement chez l’enfant, ou secondaire à diverses affections, hématologiques, infectieuses ainsi qu’à des maladies auto-immunes variées. Le pronostic est sombre, avec une mortalité de près de 50 % toutes causes confondues.Actualités et points forts.– Les avancées récentes, grâce notamment à l’étude génétique des formes héréditaires, ont permis de démontrer le rôle majeur du lymphocyte T et de certaines cytokines telles que le TNFα dans la physiopathologie de ce syndrome. Le pronostic des formes primaires de l’enfant a par ailleurs été transformé ces dernières années par l’allogreffe de moelle, passant ainsi de 10 % à 66 % de survie à long terme.Perspectives et projets.– Le traitement du SAM secondaire est symptomatique mais dépend aussi de la pathologie causale (chimiothérapie dans les néoplasies, traitement anti-infectieux et immunoglobulines polyvalentes dans les infections, traitement immunosuppresseur dans les maladies auto-immunes). Il reste cependant assez mal codifié et des études prospectives seraient utiles pour démontrer son efficacité et en définir les modalités. Les données récentes laissent également entrevoir de nouvelles options thérapeutiques, ciblant les acteurs–clés de ce syndrome tels les lymphocytes T et les cytokines impliquées comme le TNFα.