Toxidermie à deux antihistaminiques ayant une parenté chimique: la cétirizine et l'hydroxyzine.
Auteurs : Assouère MN1, Mazereeuw-Hautier J, Bonafé JLIntroduction. Les antihistaminiques anti-H1 sont des médicaments utilisés dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques. Les effets secondaires cutanés décrits dans la littérature sont rares. Nous rapportons le premier cas de toxidermie à type d'érythème pigmenté fixe à 2 antihistaminiques ayant une parenté chimique : la cétirizine et l'hydroxyzine. Observation. Un homme de 73 ans avait eu à 3 reprises une éruption cutanée identique faite de plaques érythémateuses siégeant toujours aux mêmes sites. Cette éruption était survenue les deux premières fois 4 heures après la prise de cetirizine, et la troisième fois 4 heures après la prise d'hydroxyzine. L'histologie était en faveur d'une toxidermie. La guérison était obtenue après arrêt des médicaments. Les tests épicutanés réalisés avec les médicaments incriminés étaient négatifs, hormis une fausse positivité avec l'excipient diméthylsulfoxide. Discussion. Le diagnostic de toxidermie à type d'érythème pigmenté fixe à l'hydroxyzine et à la cétirizine a été retenu. Il s'agissait d'une forme non pigmentée. Un cas d'érythème pigmenté fixe à la cétirizine a été précédemment décrit. La réactivité à l'hydroxyzine et à la cétirizine s'explique par la présence d'un noyau commun qui est la piperazine. De plus, la cetirizine est le principal métabolite de l'hydroxyzine. Pour déterminer le médicament en cause dans l'érythème pigmenté fixe, les tests de provocation orale sont la méthode la plus fiable, mais ils ne sont pas dénués de risques. Ils n'ont pas été réalisés chez le malade qui s'était réexposé de lui même aux médicaments. Certains auteurs ont développé la pratique des tests épicutanés. Ces tests sont inconstamment positifs et leur intérêt dans l'érythème pigmenté fixe est en cours d'évaluation.