La torsion testiculaire est classiquement une affection néonatale ou de la puberté. Entre ces deux tranches d’âge, reste-t-elle vraiment une exception ?Population et méthode. – Pour répondre à cette question, nous avons revu les données cliniques, opératoires et le devenir à long terme des enfants opérés dans le service de chirurgie pédiatrique de l’hôpital de Bicêtre entre 1992 et 2001, devant un tableau clinique évocateur et survenu en dehors de l’âge classiquement décrit.Résultats. – Sur une période de neuf ans, 86 enfants présentant une « bourse aiguë » ont été explorés, dont 26 entre l’âge d’un mois et l’âge de 11 ans (âge moyen de cinq ans) parmi lesquels 12 avaient une torsion testiculaire. Le délai moyen de consultation était de 17 h (une à 72 h). La douleur se situait à gauche dans huit cas, survenant sur un testicule ectopique dans deux cas et sur testicule abaissé en période néonatale dans un cas. Le volume testiculaire était augmenté dans 11 cas et le réflexe crémastérien absent dans quatre cas. Le flux enregistré par doppler était normal quatre fois et absent dans quatre cas. Pendant l’intervention chirurgicale, six testicules ne présentaient pas de signe de souffrance, trois étaient nécrosés nécessitant une exérèse et trois étaient ischémiques. Une orchidopexie controlatérale a été réalisée dans sept cas dans le même temps et à distance dans deux cas. Les suites opératoires ont été simples dans tous les cas. Un mois après l’intervention chirurgicale, le volume testiculaire était considéré comme normal 11 fois, augmenté pour un testicule ischémique. À long terme, un testicule laissé malgré l’aspect ischémique était atrophique.Conclusion. – La torsion testiculaire est une réalité quel que soit l’âge et même en présence d’un doppler considéré comme normal.