Tachycardiomyopathie, une cause rare et réversible d'altération de la fonction ventriculaire gauche: à propos de neuf cas.
Auteurs : Quiniou G1, Chevalier JM, Barbou F, Bire F, Clémenty JNous rapportons une série de neuf tachycardiomyopathies suivies pendant sept ans, composée de cinq hommes et quatre femmes âgés de 41 ± 18 ans (extrêmes 10-70). L'ancienneté de la pathologie rythmique reste difficile à établir compte-tenu de son caractère souvent asymptomatique, révélée le plus souvent par l'insuffisance cardiaque (pour sept patients). Les troubles rythmiques rencontrés sont quatre tachycardies jonctionnelles (dont trois sur voie accessoire), deux fibrillations atriales, un flutter auriculaire, une tachycardie atriale et une tachycardie ventriculaire. La disparition de la symptomatologie, secondaire à la restitution du rythme sinusal, va de pair avec la normalisation échocardiographique de la fonction systolique constatée à 5 ± 4 mois (extrêmes 1-12). Les diamètres télédiastoliques du ventricule gauche passent de 60 t 5 mm à 51 ± 4 mm (p < 0,01), les diamètres télésystoliques de 50 ± 7 mm à 35 ± 4 mm (p < 0,001) et la fraction de raccourcissement de 17 ± 5 % à 33 ± 4 % (p = 0,0001). Diagnostic différentiel de la cardiomyopathie dilatée primitive, la tachycardiomyopathie mime parfaitement celle-ci et seul le recul du temps après restitution du rythme sinusal permet d'en affirmer le diagnostic.