. La rupture utérine constitue une des principales causes de décès maternels dans les pays en voie de développement. Nous présentons une série continue de 63 cas de rupture utérine sur utérus gravide, survenus entre novembre 1997 et décembre 1998 à la maternité de référence de Niamey. La fréquence dans le service est de 2,3 %, la majorité des patientes ayant été transférées de l'intérieur du pays. L'âge moyen est de 29 ans, et la parité moyenne de 5,7. 53 % des patientes avaient un utérus cicatriciel. Deux tiers d'entre elles n'avaient bénéficié d'aucune surveillance prénatale. Parmi les facteurs étiologiques iatrogènes, on relève l'utilisation des ocytociques, la pose de forceps et l'expression utérine. Dans 75 % des cas, le diagnostic a été posé avant la naissance, l'hémorragie dominant la symptomatologie. Nous avons pratiqué une hystérorraphie dans 79 % des cas. La mortalité maternelle est de 4,8 % et la mortinatalité de 76 %. La discussion porte sur la fréquence de cette pathologie dans les pays en voie de développement, les facteurs étiologiques, les modalités de diagnostic et les principes thérapeutiques. Quelques mesures simples sont proposées pour diminuer l'incidence.