Place de la chirurgie dans le traitement des cavernomes du tronc cérébral. Résultats d'une étude multicentrique portant sur 30 cas.
Auteurs : Esposito P1, Coulbois S, Kehrli P, Boyer P, Dietemann JL, Rousseaux P, Auque J, Maitrot DObjectif. - Comparer l'évolution à moyen terme entre les angiomes caverneux du tronc cérébral opérés et non opérés. Méthode. - Trente patients porteurs de 35 cavernomes du tronc cérébral ont été revus. L'histologie des lésions opérées a été systématiquement confirmée. Les patients non opérés ont constitué un groupe témoin. La situation de chaque malformation et leurs rapports vis-à-vis de la pie-mère ont été spécifiés. Le score de Karnofsky à l'admission et au terme du suivi a été évalué. L'évolution clinique des patients a été classée en trois catégories (Groupe I = favorable ; Groupe II = inchang éc ; Groupe III = défavorable). Parmi les patients opérés, nous avons identifié des facteurs de mauvais pronostic. Les tests statistiques utilisés pour comparer les groupes de patients ont été le X2 modifié de Yates avec calcul de la probabilité exacte. Le risque choisi était de 5 %. Résultats. - 38 % des patients opérés ont été aggravés définitivement par l'intervention et une même proportion a été améliorée. Aucun patient non-opéré n'a été aggravé au terme du suivi moyen de 47 mois. Ce travail montre l'influence du mode de traitement dans le pronostic de ces patients en faveur de l'abstention. Seuls les patients porteurs de déficits multiples avec aggravation progressive de leur état neurologique ont trouvé un bénéfice à une intervention. L'abord du plancher du quatrième ventricule est corrélé à un pronostic plus sombre. Enfin, la résection partielle du cavernome semble augmenter le risque de récidive hémorragique. Conclusion. - La chirurgie ne fait pas la preuve de son efficacité dans le traitement des cavernomes du tronc cérébral au terme de notre suivi. Elle sera réservée aux formes déficitaires d'aggravation progressive.