Traitement du mélanome choroïdien par disque d'iode 125 et faisceau de protons: indications respectives et comparaison des taux de récidive.
Auteurs : Desjardins L1, Lumbroso L, Levy C, Mazal A, Delacroix S, Rosenwald JC, Dendale R, Plancher C, Asselain BIntroduction : Nous avons réalisé une étude rétrospective pour comparer les taux de récidive locale après irradiation par faisceau de protons accélérés et par disque d'iode 125 des mélanomes choroïdiens. Patients et méthodes : Les disques d'iode 125 ont été utilisés pour toutes les localisations tumorales entre 1989 et 1991, puis préférentiellement pour les tumeurs antérieures à l'équateur ou du quadrant supéro-externe depuis 1991. Nous utilisons un disque dont le diamètre dépasse de 2 à 4 mm le diamètre tumoral avec une dose au sommet de 90 grays. La protonthérapie est utilisée depuis 1991 pour les tumeurs postérieures ou à cheval sur l'équateur ne dépassant pas 12 mm d'épaisseur. La dose utilisée est de 60 grays en 4 fractions. Les renseignements concernant le bilan tumoral initial, l'évolution locale de la tumeur et l'état général du patient sont consignées sur des fiches et enregistrées. Une analyse statistique a été réalisée. Résultats : Mille deux cent soixante-douze patients ont été traités de décembre 1989 à septembre 1998 dont 926 (72,8 %) par protonthérapie et 346 (27,8 %) par disque d'iode 125. Le suivi médian est de 5 ans (60 mois). Concernant les patients traités par protonthérapie, l'âge moyen est de 58 ans, le siège tumoral est antérieur à l'équateur pour 3,8 %, à cheval sur l'équateur pour 43,6 % et postérieur à l'équateur pour 52,6 %. Le diamètre tumoral moyen est de 13,4 mm et l'épaisseur moyenne de 5,69 mm. Pour les patients traités par disque d'iode 125, l'âge moyen est de 61,5 ans et le siège tumoral est antérieur à l'équateur pour 34,4 %, à cheval sur l'équateur pour 46,5 % et postérieur à l'équateur pour 19,1 %. Le diamètre tumoral moyen est de 11,5 mm avec une épaisseur moyenne de 5,12 mm. La dose moyenne effectivement délivrée au sommet est de 103 grays avec un débit de dose moyen de 87,5 cGy/h. Le taux de récidive est de 4 % pour la protonthérapie et de 3,75 % pour la curiethérapie à l'iode 125; il n'y a pas de différence significative Discussion: Dans la littérature, le taux de récidive locale est habituellement plus élevé après irradiation par curiethérapie par rapport à la protonthérapie. Nous discutons des facteurs de risque de récidive après iode 125 qui sont le plus grand diamètre de la tumeur, une dose ou un débit de dose insuffisant et la localisation postérieure de la tumeur. Pour l'ensemble des patients, nous constatons une mortalité plus élevée pour les patients qui ont présenté une récidive locale. Conclusion: Sous réserve du respect des indications, de la technique et des doses d'irradiation nous n'observons pas plus de récidive locale après curiethérapie à l'iode 125 qu'après protonthérapie.