Physiopathologie de la spasticité.
Auteurs : Decq P1La spasticité, définie par Lance comme l'un des symptômes du syndrome pyramidal caractérisé par l'augmentation du réflexe tonique d'étirement, est en pratique médicale un terme désignant plusieurs symptômes dont les mécanismes physiopathologiques sont différents. Les données expérimentales disponibles soulignent le rôle particulier du cortex prémoteur et de la réticulée médiale du tronc cérébral dans la genèse de ce symptôme. La physiopathologie des symptômes du syndrome pyramidal met l'accent sur le réflexe d'étirement qui comprend deux composantes, phasique et tonique, ayant chacune leurs caractéristiques propres. Quelle que soit la pathologie, c'est le siège anatomique de la lésion qui détermine le type de dérèglement et, par voie de conséquence, la présentation clinique de la spasticité qu'il est difficile de concevoir comme un tout s'appliquant de façon uniforme à l'ensemble du corps compte tenu de l'organisation régionale des circuits spinaux, étroitement liés à la fonction. Une même lésion peut ainsi entraîner des modifications de la modulation des réflexes spinaux (et donc des signes cliniques) différentes au membre supérieur et au membre inférieur. Au delà de l'organisation spinale, la population des effecteurs musculaires est très hétérogène, également en rapport avec la fonction. Cette distinction est à la base du principe du traitement focal de la spasticité.